Rabin Karki est partenaire de Portes Ouvertes au Népal depuis cinq ans. Lorsqu’on lui demande comment il peut aider les chrétiens, il explique avec joie: «Chaque mois, j’essaie d’atteindre des chrétiens par le biais des responsables d’églises locaux. Je me concentre sur les régions reculées où les gens ont besoin d’une formation biblique qui renforce leur foi. Je m’adresse aux chrétiens de tous âges, y compris aux enfants et aux femmes, afin de leur transmettre des connaissances bibliques et de leur apporter l’aide qui leur est le plus nécessaire.»
Rabin reconnaît qu’il est difficile à son équipe d’organiser des formations, car ils sont constamment surveillés. «Une manière de minimiser les risques est d’obtenir une autorisation de la police locale.»
Servir malgré les difficultés
Pendant que Rabin cherche inlassablement des moyens d’aider les chrétiens persécutés, il lui reste souvent peu de temps pour sa famille.
De plus, il court le risque d’être surveillé et accusé à tort de conversions forcées.
«Souvent, j’ai peur d’être interrogé par des opposants aux chrétiens. Je suis en souci pour ma famille. Mais je remets tout entre les mains de Dieu et je continue à servir. Dieu nous a protégés jusqu’à présent, ma famille et moi», dit Rabin, le cœur plein de reconnaissance.
«C’est aussi un grand défi physique de visiter les croyants dans les régions rurales. Souvent, je dois marcher plusieurs heures pour atteindre une petite église et rencontrer un groupe de chrétiens persécutés. En plus, je dois porter toutes mes affaires, qui pèsent souvent lourd. Je dois fréquemment passer par des collines escarpées et des forêts denses. Parfois, je me dis: ‹Mon Dieu, est-ce que je suis au bon endroit?»
Des voyages qui valent le risque
Rabin raconte un de ses voyages: «Je devais me rendre dans un village très reculé. Il n’y avait pas de route et on ne pouvait pas non plus y accéder par avion. Un partenaire local qui m’aidait et moi-même avons dû marcher plus de six heures avec nos lourds bagages. La montagne était très abrupte et le voyage était vraiment pénible. Dans mon cœur, j’ai de nouveau remis Dieu en question.»
Après un long trajet, les deux hommes sont parvenus à l’église. «La formation que nous y avons donnée a été un grand succès. Les participants nous ont dit que le cours leur avait appris à faire face à la persécution d’une manière biblique. Une participante nommée Sita* a raconté qu’auparavant, elle réagissait de manière agressive à ceux qui la harcelaient. Mais grâce au séminaire, elle a appris à pardonner et à prier pour les persécuteurs. Entendre de tels témoignages m’a encouragé.»
Ton travail ne sera pas vain
Après la formation, Rabin et son collègue ont pris le chemin du retour. Cette fois, le trajet était plus court, mais plus difficile. Ils ont dû à nouveau franchir des collines. Après une heure de marche, les jambes de Rabin ont commencé à trembler et il a dû s'arrêter. «Ma maison, ma famille et mon lit confortable me manquaient. J’étais si épuisé que tout en voyant une sangsue sur ma jambe, je n’avais plus l’énergie de l’enlever. J’ai failli abandonner à ce moment-là», se souvient-il.
«Mais Dieu m’a alors rappelé dans mon cœur: ‹Mon fils, ton travail ne sera pas vain. Après chaque pas douloureux que tu feras viendra une bénédiction.› J’ai senti la
présence de Dieu, qui m’a encouragé à poursuivre malgré les difficultés.»
Il faut plus d’aide
Malgré toutes les difficultés, Rabin veut continuer à travailler pour les chrétiens persécutés. Il explique: «La mission et la vision de notre ministère nous poussent à en faire davantage pour eux. Quand nos frères et sœurs sont persécutés, il n’y a personne pour les aider et les soutenir. Si nous ne les aidons pas, ils risquent d’abandonner leur foi.»
Rabin est reconnaissant de l’aide apportée par nos supporters. «Les croyants du Népal rencontrent de nombreuses difficultés. Merci de continuer à prier pour tous les chrétiens persécutés au Népal et pour les partenaires locaux de Portes Ouvertes.»
Mieux comprendre la persécution au Népal
L’hindouisme est considéré comme la religion d’État. En conséquence, les religions minoritaires, telles que le christianisme, sont persécutées tant au niveau local que national.
Bien que le pays ait été déclaré laïc en 2015, le gouvernement népalais a adopté en octobre 2017 une loi anti-conversion, entrée en vigueur en août 2018. Jusqu’alors, les chrétiens étaient libres de pratiquer leur foi et d’annoncer l’Évangile. Mais depuis l’introduction de cette loi, ils doivent être prudents même sur le terrain de l’Église, car la loi prévoit une peine d’emprisonnement de cinq ans et une amende pour toute personne prise en flagrant délit de propagation de l’Évangile.
Il existe de nombreux moteurs de persécution, notamment la communauté, les partis politiques et les groupes religieux extrémistes, mais la persécution la plus forte est exercée par les membres de la famille, suivis par les autorités locales. Les chrétiens sont souvent chassés de la maison et bannis de la société ou privés de l’héritage familial. Au Népal, le christianisme est considéré comme une religion étrangère et une religion de basse caste. Aussi les chrétiens sont-ils discriminés et souvent boycottés par la société.
Les femmes chrétiennes sont doublement persécutées au Népal. La société népalaise est très patriarcale. Les femmes sont vues comme inférieures et si elles sont chrétiennes c’est une difficulté supplémentaires. Les femmes qui choisissent le christianisme contre la volonté de leur mari sont considérées comme insoumises à celui-ci et comme des traîtres à leur culture.
Source: POmag 07/2023
Nous utilisons des cookies essentiels et d'autres technologies sur notre site Web, tandis que d'autres nous aident à améliorer ce site et l’expérience de l’utilisateur. Ils sont notamment utilisés pour vous offrir une possibilité de don sécurisé et pour une évaluation anonyme des accès à notre site. En outre, ils nous permettent de partager nos vidéos YouTube sur le site. Selon la fonction, des données sont alors transmises à des tiers et traitées par ces derniers. Vous trouverez plus de détails sur l'utilisation de vos données dans notre Déclaration de protection des données. Vous pouvez à tout moment révoquer ou modifier votre choix.